La VIème République, point de départ d’une Révolution citoyenne en France.

Par Laurent Dupré

Le premier des points communs entre toutes les révolutions latino-américaines, c’est bien la révolution des institutions dans ces pays. Le premier acte de ces gouvernements progressistes a été de changer la constitution afin de rendre le pouvoir au peuple.

Le partage des savoirs, des richesses et des pouvoirs sont au cœur de notre projet de société, de ce socialisme du XXIème siècle que nous nommons écosocialisme. Ce projet ne peut se concrétiser que par une révolution citoyenne, une révolution civique, par les urnes et par la lutte. Et la première chose que nous ferions une fois au pouvoir, c’est de changer la règle du jeu institutionnelle.

Effectivement, peut-il y avoir réellement émancipation du peuple et de l’individu sans réappropriation populaire du politique ?

Répondre à ces questions, c’est déjà faire le deuil d’un régime représentatif à bout de souffle, dont la crise s’exprime par des taux d’abstention importants, illustration d’une défiance populaire envers le pouvoir politique.

La Constitution de la Vème République, rédigée par un petit groupe de juristes et validé par un peuple fatigué à qui De Gaulle promettait de sortir de l’ornière algérienne, est d’essence césariste. La représentation du peuple français est faussé par un scrutin majoritaire qui bipolarise la vie politique et favorise la République des notables. Le Président agit comme un monarque républicain. Le Premier ministre apparaît comme le premier commis d’un État dont les responsabilités semblent se diluer dans l’opacité des instances européennes afin de mieux nous faire admettre le néolibéralisme comme unique perspective. L’éloignement des élus, la volonté d’exclure les citoyens des prises de décision, les promesses trahis contribuent au divorce entre le peuple et les élites. C’est pourquoi, nous pensons que le changement de république dans notre pays doit se faire avec l’irruption du peuple dans les affaires politique. Il doit être étroitement associé au processus constituant qui débute dès aujourd’hui par le rejet de la Veme.

S’il appartient au peuple de définir ce que serait cette nouvelle république, en tant que parti politique à la fois révolutionnaire et républicain, nous avons à apporter des propositions concrètes afin de l’aider à trouver par lui-même et pour lui-même le chemin de son émancipation. C’est dans ce but que nous souhaitons rétablir le scrutin proportionnel à toutes les élections pour une juste représentation politique de la Nation, mais pas seulement. Nous voulons que l’ensemble du peuple puisse exercer sa souveraineté. Ce qui implique le droit de vote pour les résidents étrangers. Nous proposons un véritable statut de l’élu afin qu’il soit protégé dans sa fonction et réintègre la vie professionnelle après l’exercice de son mandat. Mais un élu doit être responsable de ces actes. Ainsi, nous défendons le principe du referendum révocatoire à mi-mandat. Afin d’éviter toute professionnalisation de la fonction d’élu, il ne doit plus être possible de cumuler de mandat, ni d’être élu deux fois de suite à la même fonction. Nous proposons le principe de co-élaboration avec le peuple des lois et des politiques publiques notamment par l’intermédiaire du referendum d’initiative populaire et cette démarche doit s’appliquer dès le processus constituant, processus sanctionné par un referendum.

Afin que la nouvelle constitution traduise la volonté d’émancipation du peuple de France, un certain nombre de droits sont à énoncer. Le droit au travail doit y être réaffirmé et développer par l’élaboration d’une véritable démocratie économique. Pour nous, la propriété collective des moyens de production prévaut sur la propriété privé. Ce qui induit le droit de préemption des salariés sur leur entreprise en cas de cession ainsi que le droit de véto dans les conseils d’administration, mais également la garantie de services publics démocratisés sur l’ensemble du territoire national. Notamment en ce qui concerne l’éducation et la formation qui doivent être développés et leur gratuité réaffirmée. Le partage des savoirs est pour nous indispensable à la formation de citoyens conscients. Mais il n’y a pas de véritable émancipation économique sans émancipation sociale, notre projet estime qu’un certain nombre de droits individuels doivent devenir constitutionnels comme le droit de disposer de son corps, notamment le droit à l’avortement. Il en va de même pour lareconnaissance de l’égalité des droits des personnes quelque soit leur sexe, leur orientation sexuelle ou de genre. Enfin, nous pensons que la première des libertés est celle de vivre dans un écosystème sain et pérenne. Nous proposons donc d’inscrire dans la nouvelle constitution la règle verte : toute action humain nuisant à l’écosystème humain doit être compensée afin de maintenir l’équilibre de ce dernier.

Ainsi, la nécessité de changer les institutions répond à la nécessité de répondre aux inspirations émancipatrices. Ceci doit inspirer notre manière de faire de la politique. Souvent nous affirmons avec justesse que le processus de révolution citoyenne a déjà commencé dans notre pays par la remise en cause des partis politiques traditionnels et de leurs élites. A gauche, par notre démarche politique et notre projet, nous incarnons la rupture avec ces partis et ces élites. Nous somme une force dynamique associant le peuple dans la lutte, de la rue jusqu’aux urnes. Ainsi, les municipales doivent être l’occasion d’exprimer cette démarche. Invitons le peuple a investir la politique en construisant avec lui un programme municipale de résistance aux politiques austéritaires et un projet de ville qui le place au cœur des politiques locales. C’est une belle occasion de mettre nos actes en accord avec notre parole et de faire avancer la révolution citoyenne.

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