UTBM et politique : mélange explosif

70214679L’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) va mal. Voilà ce qu’on pouvait lire dans la presse jusqu’à début janvier. Les faits relatés, tout droit sortis des séances du Conseil d’Administration parlent de problèmes de structure et de management.

3000 étudiants sont inscrits à l’UTBM, c’est la moitié des étudiants du Nord Franche-Comté. 563 jeunes ingénieurs ont reçu leur diplôme cette année, avec un délai moyen de 1,2 mois entre la fin des études et le premier emploi. Par son recrutement, sa recherche technologique, et l’histoire industrielle du territoire, l’établissement rayonne bien au delà de la région et dynamise l’économie locale. C’est un atout pour Belfort, et c’est aussi une cohabitation qui fonctionne entre Belfort et Montbéliard.

Le contexte national est au regroupement des universités dans de grands ensembles régionaux. Cette logique à l’oeuvre, n’est pas sans rappeler François Hollande et « son » projet de regrouper les collectivités. C’est en réalité une politique dictée par l’Union Européenne pour faire émerger des « Länders » en concurrence les uns contre les autres.

Une Université de Technologie telle que l’UTBM (ainsi que l’UTC et l’UTT) possède un fonctionnement singulier. Elle n’a pas de président, mais un directeur nommé par le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, assimilé dans ses fonctions à un président d’université. Son conseil d’administration a également une composition particulière, puisque composé pour une moité de membres élus (enseignants-chercheurs, étudiants, personnels techniques ou administratifs) et pour une autre moitié de personnalités extérieures. Parmi ces extérieurs, 6 sont des hommes politiques locaux (CAB, PMA, CG90, CG25, région et Jean-Pierre Chevènement) et un président, Yves Menat, patron retraité de General Electric sur le Techn’hom, et prochain président de l’ADEBT (Agence de Développement Economique de Belfort et son Territoire), donc proche de la mairie actuelle. N’oublions pas dans les élus internes, l’adjoint au maire chargé de la culture à Belfort, dans le rôle de chef de la contestation « interne » qui s’imagine déjà calife à la place du calife.

 

Ajoutons à cela l’approche des élections municipales, et voilà les aboyeurs prêts à déclarer l’UTBM perdue, au bord du gouffre ! Le Maire de Belfort convoquant le Directeur dans son bureau pour le sermonner et lui signifier son bon plaisir, c’est à dire l’informer qu’il va être démissionné (Est Républicain 31/12/2013).

Le dernier CA de vote du budget annulé pour cause d’absence, orchestrée, des élus frondeurs et des politiques, exception faite de M. Chevènement.

 

En voilà trop pour le personnel qui en assemblée générale le 9 janvier a souhaité faire part de son écœurement face à ces pratiques.

 

Un élu du Front de Gauche ne chercherait pas à placer un de ses adjoints avant une échéance électorale dont l’issue est incertaine.

Un élu du Front de Gauche ferait respecter la loi en proposant tels que le prévoient les textes l’entrée d’un représentant des syndicats ouvriers dans le CA, en plus des nombreux représentants patronaux déjà présents.

Un élu du Front de Gauche à Belfort ne participerait pas à un jeu de pouvoir entraînant ses camarades de Montbéliard.

Un élu du Front de Gauche ne s’immiscerait pas dans les affaires internes d’une Université mais se donnerait pour mission l’intérêt commun pour le développement conjoint de l’Université et de son territoire.

 

Le Parti de Gauche soutient le personnel et les étudiants contre les manœuvres politiciennes que subit l’UTBM en cette période de campagne électorale, et de recomposition stratégique du paysage universitaire.

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