Editorial : Nouvelle réforme territoriale, une soumission au diktat européen

Par Michel Renaud

En 2013 la commission Européenne imposait aux pays de l’Europe de « prendre des mesures destinées à améliorer les synergies et les économies entre les différents niveaux de l’administration, centrale, régional et local »

François Hollande n’a pas résisté à cette exigence et il a décidé de passer à l’acte. Après avoir abrogé la loi Sarkozy supprimant les conseils généraux et rétabli la clause de compétence générale pour les régions et départements, après avoir fait voter une loi sur la réforme territoriale entraînant un redécoupage des cantons et affirmé en janvier le maintien des départements, François Hollande vient de décider précipitamment qu’il fallait de nouveau tout modifier. C’est que le diktat de Bruxelles et la soumission à l’idéologie de la concurrence sont plus forts que tout.

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Hausse du SMIC ?

En juillet 2012, le gouvernement Ayrault avait fait aux salariés rémunérés au SMIC l’aumône d’une augmentation « par avance » de 2%, leur offrant ainsi la pitoyable perspective de pouvoir s’offrir un carambar supplémentaire par jour. Cette revalorisation anticipée avait ensuite permis la quasi-stagnation du SMIC en janvier 2013 où il n’avait augmenté que de 0.3%.
En 2014, pour suivre les recommandations d’un obscur groupe d’« experts » sur le SMIC, le gouvernement a décidé de n’accorder aucun coup de pouce aux salariés français. Ainsi, au premier janvier 2014, le SMIC a-t-il été « revalorisé » de 1,1%, ce qui porte le montant du SMIC horaire à 9,53 euros (contre 9,43 en 2013). Le salaire mensuel des salariés à temps plein rémunérés au SMIC atteindra donc 1446 euros brut par mois, soit 1132 euros net.
En 2013 le SMIC net était de 1120 euros par mois, les salariés au SMIC vont donc, en apparence, bénéficier d’une augmentation de salaire de 12 euros par mois. En réalité, le gain de pouvoir d’achat sera moindre puisqu’il faut tenir compte de l’inflation qui a été de 0.6% en 2013. Une fois corrigé de l’inflation, le gain de pouvoir d’achat du SMIC est donc de 5.6 euros par mois. A ce tarif, on n’atteint même plus le carambar quotidien…
Le SMIC français, rien d’un privilège
Contrairement aux idées répandues par les médias dominants, le SMIC français est loin d’être le salaire minimum le plus élevé en Europe et les salariés français ne bénéficient d’aucun privilège. En 2013, au Luxembourg, le salaire minimum s’élevait à 1874 euros brut, il était de 1501 euros en Belgique, de 1471 euros au Pays Bas et de 1461 euros en Irlande. Les smicards français ne sont donc en rien des privilégiés. Ils le sont encore moins au regard des salaires versés à leur compatriotes : en 2011 (dernières données INSEE disponibles) le salaire médian était de 1712 euros par mois, ce qui signifie que 50% des salariés français gagnaient plus et 50% gagnaient moins. Le salaire moyen des salariés français était de 2130 euros soit 1,9 fois le SMIC version 2014. Pire, le SMIC à 1132 euros se situe en dessous de la limite du premier décile (1170 euros) en dessous duquel sont rémunérés les 10% des salariés les plus pauvres. Dans ce contexte, on voit mal comment une augmentation de 5,6 euros pourra permettre le moindre rattrapage salarial.
Les salariés au SMIC encore plus pauvres en 2014
5.6 euros d’augmentation de pouvoir d’achat… c’est sans compter la hausse de la TVA dont la plupart des taux ont, eux, réellement augmenté au premier janvier 2014. Avec cette hausse, un ménage de quatre personnes devra acquitter chaque année 428 euros de taxe supplémentaires. Pas besoin de calculs savants pour se rendre compte que les salariés au SMIC vont, au final, perdre du pouvoir d’achat.
Rappelons que cette hausse de la TVA servira à financer les 20 milliards d’euros de cadeaux faits aux entreprises au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Le CICE a pour objectif de faire baisser, une fois encore, un fantasmatique « coût du travail » en organisant un énième transfert de richesse des ménages vers les entreprises et les actionnaires.
Ainsi, depuis le 1er janvier, le taux normal de la TVA est passé de 19,6% à 20% et, surtout, le taux intermédiaire (celui de l’hôtellerie, de la restauration mais aussi des transports publics, de l’électricité et des médicaments non remboursables) est passé de 7 à 10%. La TVA est pourtant l’impôt le plus injuste socialement puisqu’il frappe davantage les ménages modestes qui consomment une part plus importante de leur revenu que les ménages plus aisés.
Alors que l’INSEE a confirmé mi-décembre que le pouvoir d’achat des français avait reculé au troisième trimestre, la hausse de la TVA et la stagnation du salaire minimum vont rogner une fois encore sur le pouvoir d’achat des ménages populaire et tirer davantage la consommation vers le bas.
Vite, le SMIC à 1700 euros !
Les « experts » font semblant de craindre qu’une augmentation du SMIC ne se traduise par une baisse de l’emploi et de la compétitivité des entreprises. Pourtant dans la période de croissance nulle voire de récession, une relance de la consommation serait plus que bienvenue. Plutôt qu’une diminution du pouvoir d’achat, c’est bien d’une augmentation massive des salaires versés aux plus modestes que la France a besoin.
Le Parti de Gauche, défend plus que jamais la hausse immédiate du SMIC à 1700 euros bruts. Cette exigence est également soutenue par des syndicats comme FO ou la CGT. Cette hausse de 20% du salaire minimum n’a rien d’irréaliste ni d’idéaliste comme certains voudraient le laisser penser. C’est, en tout état de cause, bien moins irréaliste que de penser que l’on peut vivre décemment avec 1132 euros nets par mois. L’augmentation du SMIC à 1700 euros permettra simplement d’assurer à toutes et tous une vie décente, c’est-à-dire la possibilité de se loger, de se nourrir, de se soigner, de se chauffer, de se déplacer, de s’instruire etc.
Exiger le SMIC à 1700 euros, ça n’est pas demander aux entreprises de payer davantage avec de l’argent qu’elles n’ont pas. D’autant que cette mesure sera assortie de la mise en place d’un salaire maximum. Il s’agit simplement d’organiser une répartition plus juste de la richesse créée par le travail et qui est pour l’instant captée par le capital. Une hausse du SMIC à 1700 ne « coûtera » aux entreprises privées que 10 milliards d’euros. C’est à peine 0.5 point de PIB, soit une infime fraction de la richesse créé par les travailleurs et qui est à l’heure actuelle accaparée par les capitalistes.
Aujourd’hui 13% de l’ensemble des salariés sont payés au SMIC et 30% de ceux et, plus souvent, celles qui travaillent à temps partiel. Ainsi en 2013, 3,1 millions de salariés étaient payés au smic, c’est un demi-million de personnes de plus que l’année précédente. Dès lors, en plus d’être socialement juste, la hausse du SMIC sera économiquement efficace puisqu’elle permettra une importante relance de la consommation. Une hausse du SMIC créera par ailleurs une pression à la hausse sur l’ensemble des bas salaires. Au final, au moins un quart des salariés pourront bénéficier d’une amélioration sensible de leur pouvoir d’achat.
Le salaire n’est pas un « coût » de production, c’est la rémunération du travail fourni par les travailleurs qui, seul, est créateur de valeur. C’est aussi le moteur de la consommation. Exigeons un partage juste des richesses. Rendons aux travailleurs la richesse qui leur est due !

UTBM et politique : mélange explosif

70214679L’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) va mal. Voilà ce qu’on pouvait lire dans la presse jusqu’à début janvier. Les faits relatés, tout droit sortis des séances du Conseil d’Administration parlent de problèmes de structure et de management.

3000 étudiants sont inscrits à l’UTBM, c’est la moitié des étudiants du Nord Franche-Comté. 563 jeunes ingénieurs ont reçu leur diplôme cette année, avec un délai moyen de 1,2 mois entre la fin des études et le premier emploi. Par son recrutement, sa recherche technologique, et l’histoire industrielle du territoire, l’établissement rayonne bien au delà de la région et dynamise l’économie locale. C’est un atout pour Belfort, et c’est aussi une cohabitation qui fonctionne entre Belfort et Montbéliard.

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Les 50 propositions du Parti de Gauche pour un impôt juste et lisible

5 propositions pour baisser la TVA et rendre plus juste les taxes sur la consommation :1557660_10203212026569598_427718209_n

  1. Suppression du taux intermédiaire de TVA aligné sur le taux réduit pour les consommations socialement utiles et écologiquement responsables

  2. Passage du taux normal de 19,6 %à 15% sous condition de baisse de prix ou d’embauches

  3. Arrêt de l’augmentation des taxes sur le tabac et l’alcool et affectation des recettes à la prévention

  4. Création d’une TVA grand luxe avec un taux supérieur à 30%

  5. Imposition des hautes transactions immobilières supérieures à un million d’euros avec un barème progressif

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Dossier : L’école que nous voulons

reforme-rythmes-scolairesLe Ministre de l’Education National se heurte aujourd’hui à un rejet massif (enseignants, directeurs d’écoles, parents d’élèves, personnel territoriaux, maires ) de son décret sur l’organisation du temps scolaire dans les écoles primaires . Organisant la territorialisation de l’Education il s’attaque aux statuts de la fonction publique et accroit la précarité chez les professeurs sous le prétexte de « la remise à plat » des missions et des statuts des enseignants. Sa réforme s’en prend à l’ensemble des fondements de l’école républicaine.

L’obligation scolaire fut rendue véritable par l’application des principes de gratuité, de laïcité et d’égalité. C’est à ces piliers de l’école de la République que le Ministre Vincent Peillon s’attaque aujourd’hui. Le décret sur les rythmes scolaires introduit en effet des ruptures majeures qui font voler en éclat le cadre républicain

La rupture de l’égalité territoriale d’abord

Ce décret est l’une des déclinaisons de la politique d’austérité mise en œuvre par le gouvernement Ayrault . Déchargeant l’Etat de missions qu’il devrait assumer en transférant son coût aux communes, la réforme des rythmes scolaires aggrave les inégalités entre les élèves des communes « riches » et des communes pauvres

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Les alliés permanents

Par Michel Renaud

Le parti social démocrate s’est allié avec la CDU d’Angela Merkel pour former un nouveau gouvernement en Allemagne. Cette attitude est la conséquence logique de l’orientation politique du SPD.

Au Bundestag, le parlement allemand, il existe potentiellement une autre majorité que l’alliance avec Merkel. En effet le SPD, les Verts et Die Linke détiennent 320 sièges sur les 630 que compte la chambre basse. Bien sûr cette majorité est faible et elle supposerait que le SPD renonce à son orientation sociale-libérale, mais elle existe. Si Angela Merkel est réélue chancelière d’Allemagne se sera la responsabilité pleine et entière du SPD allié de François Hollande.

Le SPD a toujours exclu de gouverner avec Die Linke et même avec son seul appui au moment de la formation du gouvernement. Le SPD partage la même orientation que la droite allemande. Cela est vérifié depuis plus d’une décennie avec les réformes néolibérales de Gerhard Schröder au début des années 2000.

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Hommage à Nelson Mandela

Encore plus que le symbole de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela incarnait cette volonté indestructible de bâtir la communauté humaine au-delà des appartenances ethniques et religieuses.

Sa lutte était celle de l’universalisme, de l’intérêt général humain indissociable du rejet de toutes les formes de racisme.
Sa soif de justice et son idée de l’humain en font une des figures essentielles du 20è siècle.

Nelson Mandela s’est insurgé contre le régime inique de l’apartheid, et s’il a pu construire une nation pacifiée, il n’a pas hésité à se battre pour cet idéal pour lequel il disait être prêt à mourir et qu’il a payé de 27 années de prison.

Plus que jamais, ses combats restent d’actualité alors que le capitalisme financiarisé organise la concurrence entre les peuples et détruit les solidarités humaines et que le visage hideux de la xénophobie hante ce siècle naissant.

Son « long chemin vers la liberté » a incarné cet esprit de résistance sans lequel il ne saurait y avoir de monde meilleur. Sa victoire sur l’apartheid constitue, en retour, un formidable encouragement pour tous ceux qui résistent dans le monde.

Mandela ne meurt jamais.

Editorial : La métropole ou la concurrence entre collectivités

Par Michel Renaud

12546_10151209478950547_666187440_nEn socialiste zélé le maire de Belfort dans son bulletin municipal a loué les bienfaits de la création d’une métropole Belfort Montbéliard Héricourt. Il est le fidèle serviteur de Moscovici pour appliquer la politique néfaste du gouvernement socialiste.
Le Sénat a voté le 8 octobre 2013 la loi créant une nouvelle forme d’intercommunalité la métropole. Cette loi détricote la République pour plusieurs raisons : elle remet en cause l’échelon communal, elle donne davantage de pouvoir à une intercommunalité a-démocratique, elle institutionnalise les inégalités entre territoires et organise la concurrence entre les collectivités.

C’est la négation de la démocratie communale

La métropole permet aux groupement de communes de prendre davantage de compétences que celles que les communautés d’agglomérations ou urbaine avaient déjà. Par exemple la compétence de la voirie ou encore le champ social.
Toute intercommunalité qui regroupe 400000 habitants pourra devenir métropole automatiquement par décret . La métropole réduit encore d’avantage le rôle des communes. Il ne sera pas nécessaire de demander l’avis des citoyens. La loi confirme donc le statut de « gestionnaire » et non démocratique des intercommunalités. Demain dans chaque métropole les arrangements entre maires seront en réalité la base du processus de décision. Les métropoles seront gouvernées sur le mode du consensus et du compromis permanents, illisible pour les électeurs. C’est une institution oligarchique par essence.

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DOSSIER : L’éco-socialisme, ou une nouvelle économie politique au service du progrès humain

Par Michel Renaud

L’éco-socialisme a sa propre définition, il permet de sortir des impasses idéologiques, il instaure une nouvelle économie au service du progrès humain, il est le moteur pour construire la révolution citoyenne.

Qu’est-ce que l’éco-socialisme ?

Une alternative concrète et radicale

426371_345058328922188_1085038913_nC’est la réponse humaine raisonnée à la double impasse dans laquelle est enfermée dorénavant l’humanité en raison des modes de productions et de consommation de notre temps qui épuisent l’être humain et l’environnement. Nous combattons donc les deux moteurs du système actuel : le capitalisme et le productivisme.

Le capitalisme impose la marchandisation pour faire de toute chose une nouvelle source de dividendes. Il est responsable du creusement des inégalités sociales et de la mondialisation où règne le dumping social et environnemental avec la délocalisation des pollutions et des altérations de l’écosystème.

Le productivisme épuise les ressources naturelles et perturbe le climat. L’idéologie consumériste est son corollaire. Elle élève l’accumulation matérielle au rang de loi à grands coups de publicité pour générer des besoins jamais rassasiés. Les vrais coupables de ce système sont l’oligarchie financière mondialisée, les gouvernements soumis aux lobbies des multinationales sans contrôle démocratique, les idéologues de la concurrence « libre et non faussée », du capitalisme vert et du libre échange.

L’éco-socialisme est une alternative pour sortir de la crise et imposer l’intérêt général humain : partager les richesses sans attendre, fonder une nouvelle économie des besoins et de la sobriété, préserver le climat, l’écosystème et sa biodiversité.

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Les SCOP une solution d’avenir

L’année 2012 a permis la création de 248 coopératives SCOP et SCIC et de plus de 1600 emplois. Ces nouvelles entreprises sont principalement issues de création ex-nihilo (70%), de transformation d’associations (15%) et de transmission et reprises d’entreprises classiques (15%). Au final cela se traduit par l’existence de 2165 SCOP qu emploient 43830 salariés en France. 43% de ces salariés travaillent dans le bâtiment et l’industrie et 36% dans les services. La pérennité des coopératives n’est plus à démontrer, en effet 82,5 d’entre elles tiennent le coup sur trois ans contre 66% pour les autres entreprises. Plus globalement 22,6% des SCOP ont plus de 20 ans, pour 18,2% pour l’ensemble des entreprises françaises selon le bilan publié par la Confédération générale des SCOP.

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