Dossier : L’école que nous voulons

reforme-rythmes-scolairesLe Ministre de l’Education National se heurte aujourd’hui à un rejet massif (enseignants, directeurs d’écoles, parents d’élèves, personnel territoriaux, maires ) de son décret sur l’organisation du temps scolaire dans les écoles primaires . Organisant la territorialisation de l’Education il s’attaque aux statuts de la fonction publique et accroit la précarité chez les professeurs sous le prétexte de « la remise à plat » des missions et des statuts des enseignants. Sa réforme s’en prend à l’ensemble des fondements de l’école républicaine.

L’obligation scolaire fut rendue véritable par l’application des principes de gratuité, de laïcité et d’égalité. C’est à ces piliers de l’école de la République que le Ministre Vincent Peillon s’attaque aujourd’hui. Le décret sur les rythmes scolaires introduit en effet des ruptures majeures qui font voler en éclat le cadre républicain

La rupture de l’égalité territoriale d’abord

Ce décret est l’une des déclinaisons de la politique d’austérité mise en œuvre par le gouvernement Ayrault . Déchargeant l’Etat de missions qu’il devrait assumer en transférant son coût aux communes, la réforme des rythmes scolaires aggrave les inégalités entre les élèves des communes « riches » et des communes pauvres

La rupture de l’égalité des contenus d’enseignement

Au nom de l’aménagement du temps scolaire, la réforme Peillon organise la confusion entre le temps scolaire et le temps périscolaire. Elle instaure une éducation à géométrie variable ici des activités culturelles, là sportives, ailleurs des enfants laissés dans la cour faute de moyen. L’éducation c’est aussi l’accès à la culture et aux arts .

Ce décret entérine la réduction de la place de l’école dans l’ éducation des enfants et la vision utilitariste de l’enseignement qui l’accompagne

Le décret sur les rythmes scolaires met également à mal la laïcité

Car il ne suffit pas de proclamer dans une charte son attachement à ce principe .La laïcité tient en effet à distance toute forme de prosélytisme y compris le prosélytisme marchand Or la loi Peillon organise l’irruption des firmes multinationales dans l’enceinte scolaire . Par exemple Total prévoit déjà de débloquer un fond de 16 millions d’euro pour « aider » la mise en place du périscolaire. Dans le même temps les établissements privés sont exonérés d’application de la réforme de par leur caractère propre

Le décret Peillon autorise en effet les municipalité à rendre payant le périscolaire effectué sur les heures  « libérées » Le ministre impose aux familles le choix : soit vous payez, soit votre enfant est dans les rues une heure plus tôt

En France le lien entre école et droit sociaux est indéfectible. Le ministre Peillon poursuit dans le domaine scolaire ce que le gouvernement met en œuvre dans le pays avec l’ANI qui substitue le contrat à la loi , avec l’acte III de la décentralisation qui désorganise la République

L’école n’est pas déconnectée du reste de la société. Le rythme de l’enfant, celui de l’élève ne peut se concevoir en dehors d’une étroite interaction avec les rythmes sociaux. Les enfants patissent d’abord des conditions de vie matérielle de leur parents. C’est en luttant contre le chômage et la précarité , pour la relocalisation de l’activité, pour la diminution de la distance entre lieu de travail et lieu de domicile que nous oeuvrerons véritablement au bien être des enfants

Le Parti de Gauche préconise une réforme des rythmes scolaires dans le cadre d’une école de la 6e République qui articule école et société et fixe à l’Education nationale des missions claires : l’instruction, l’émancipation la qualification mais aussi les moyens de les atteindre

Dans un premier temps la demi journée d’enseignement volée aux élèves par Darcos est récupérée. Il s’agit de garantir la gratuité réelle de l’école en faisant par exemple prendre en charge par l’Etat le financement des activités culturelles et sportives dans le cadre scolaire. Enfin l’école de la 6e République donne un enseignement de qualité en recrutant des enseignants formés, protégés par un statut et suffisamment nombreux . Elle place à leurs cotés des médecins scolaires, des psychologues…

Tout cela nécessite de rompre avec la logique managériale introduite dans l’éducation nationale par Nicolas Sarkozy et de permettre aux enseignants de retrouver leur liberté pédagogique et d’exercer leur métier dans des conditions optimales pour la réussite et le bien-être des élèves.

A l’exemple du ministre Vincent Peillon le maire de Belfort a imposé aux parents d’élèves après une pseudo information l’application à Belfort de la réforme des rythmes scolaires. Il n’a pas hésité à faire payer aux familles les conséquences de cette réforme et à remettre ainsi en cause un des grands fondements de l’école républicaine la gratuité.

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