Editorial : La métropole ou la concurrence entre collectivités

Par Michel Renaud

12546_10151209478950547_666187440_nEn socialiste zélé le maire de Belfort dans son bulletin municipal a loué les bienfaits de la création d’une métropole Belfort Montbéliard Héricourt. Il est le fidèle serviteur de Moscovici pour appliquer la politique néfaste du gouvernement socialiste.
Le Sénat a voté le 8 octobre 2013 la loi créant une nouvelle forme d’intercommunalité la métropole. Cette loi détricote la République pour plusieurs raisons : elle remet en cause l’échelon communal, elle donne davantage de pouvoir à une intercommunalité a-démocratique, elle institutionnalise les inégalités entre territoires et organise la concurrence entre les collectivités.

C’est la négation de la démocratie communale

La métropole permet aux groupement de communes de prendre davantage de compétences que celles que les communautés d’agglomérations ou urbaine avaient déjà. Par exemple la compétence de la voirie ou encore le champ social.
Toute intercommunalité qui regroupe 400000 habitants pourra devenir métropole automatiquement par décret . La métropole réduit encore d’avantage le rôle des communes. Il ne sera pas nécessaire de demander l’avis des citoyens. La loi confirme donc le statut de « gestionnaire » et non démocratique des intercommunalités. Demain dans chaque métropole les arrangements entre maires seront en réalité la base du processus de décision. Les métropoles seront gouvernées sur le mode du consensus et du compromis permanents, illisible pour les électeurs. C’est une institution oligarchique par essence.

Le règne des baronnies locales

Le gouvernement prévoit dans la loi la distinction entre les territoires en proposant un statut spécifique pour Paris, Lyon et Aix-Marseille .Cette loi organise donc la rupture d’égalité entre les citoyens sur le territoire de la République. C’est le renforcement des baronnies locales assurant le maintien en place des oligarques locaux. La concentration des pouvoirs est à son comble. La démocratie et les citoyens sont oubliés.

Les inégalités entre territoires urbains et ruraux

Chaque métropole en dehors de ses propres compétences pourra négocier avec les autres collectivités territoriales une délégation de compétences plus importantes et notamment auprès des conseils généraux. Ainsi les métropoles pourront obtenir la gestion du RSA, de l’aide sociale à l’enfance, ou des collèges sur leur territoire. Il resterait aux départements la responsabilité des services publics dans les territoires ruraux ou périurbains. C’est une discrimination entre les territoires et un creusement des inégalités. Les métropoles souvent plus riches par la concentration des activités économiques de l’ensemble d’un département qui s’y trouvent, ne participeront plus à l’égalité de traitement des habitants.

La concurrence locale institutionnalisée

La répartition des compétences entre collectivités institutionnalise la concurrence entre les territoires. les métropoles doivent se distinguer les unes par rapport aux autres pour attirer des entreprises, des habitants et renforcer leur « compétitivité ». Cette politique va s’appliquer au détriment d’autres villes du territoire national et surtout au détriment des citoyens de ces territoires les plus aibles.
C’est ainsi que fleurissent les politiques de rayonnement d’attractivité, le marketing territorial et autres dépenses faramineuses pour le seul but de faire croire que la collectivité x ou y est la meilleure contrairement à ses voisines.
Le seul but est d’entrer dans la danse européennes des « métropoles à rayonnement européen » sur un modèle de la libre concurrence entre collectivités et au mépris de l’unité et de la solidarité du territoire national, héritées de la Révolution Française. La même logique s’applique pour les communes, les départements collectivités aujourd’hui reléguées par l’Union européenne libérale au rang d’outils du passé face à son modèle régions/métropoles.
La prise de position du maire de Belfort en faveur de la mise en place d’une métropole regroupant l’ensemble des collectivités de l’Aire Urbaine Belfort Montbéliard Héricourt démontre sa soif de pouvoir, sa volonté de concentration des pouvoirs, le mépris de la démocratie communale et sa soumission aux impératifs dictés par l’Union Européenne au détriment des intérêts des citoyens.
Michel RENAUD

Commentaires

Les Commentaires sont clos.