Les ouvrières de LISI Delle en GREVE

Par Laurent Dupré

1 100 à 1 200 euros par mois, voilà ce que gagnent en moyenne les ouvrières du site de Lisi II de Delle. Alors, lorsque leur patron et président du MEDEF local, Monsieur Colère, leur a annoncé le blocage de leur salaire, c’est la goutte qui a fait déborder le vase. Elles ont fait grève du mercredi, 17 avril après midi au lundi 22. Leurs revendications étaient simples : elles voulaient la dignité au travail et 35 euros brut d’augmentation mensuelle. Elles voulaient également un changement de leurs conditions de travail afin que cessent les pressions permanentes pratiquées par l’encadrement. Au final, elles ont obtenu de la direction 20 euros brut d’augmentation, plus 10 hypothétiques euros si elles atteignaient les objectifs fixés.

Mais à leur colère se mêle également l’inquiétude. En juin, la direction va engager des négociations sur l’organisation du temps de travail. Ça sent la loi « made in MEDEF » à plein nez, l’ANI sera effective à ce moment là et sans soutien, les ouvrières de Lisi se sentiront bien désarmées devant Monsieur Colère.

Bas salaires, pressions et mépris, c’est le quotidien de ces ouvrières et de bon nombre de salariés vivant de la sous-traitance automobile. Pourtant, la question de ces bas salaires peut être réglée institutionnellement par une augmentation significative du SMIC. Le Front de gauche, durant l’élection présidentielle proposait un salaire minimum de 1700 € brut tout de suite pour atteindre 1700 € net en fin de mandat. Un gouvernement du Front de Gauche aurait immédiatement appliqué cette mesure. De plus, jamais cette loi inique sur la compétitivité au travail, imposée par le MEDEF, n’aurait pu exister. Au contraire du détricotage actuel, le droit du travail aurait été renforcé par l’acquisition de nouveaux droits et de nouveaux pouvoirs au sein de l’entreprise. Ces ouvrières bénéficieraient d’un tout autre rapport de force face à patron si mal disposé au dialogue.

Ces ouvrières ne demandent que la dignité. Elles veulent pouvoir vivre de leur travail. Il est inconcevable que certaines d’entre elles soient obligées de faire appel aux Restos du cœur. Le Parti de Gauche reste à leur coté devant un patron conforté par le gouvernement socialiste et sa loi « made in MEDEF ». Elle rend le salarié nu de toute protection dans les négociations avec le patronat. Le PS est directement responsable des catastrophes sociales que cette loi ne manquera pas de provoquer. Mais le PG, avec le Front de gauche poursuit la lutte politique. Au niveau local, c’est une campagne contre l’austérité qui est lancée. Elle permet de débattre des solutions alternatives comme l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, le développement d’une économie sociale et solidaire, d’une nouvelle politique industrielle créatrice d’emploi et respectueuse de l’environnement. Nous proposons de relancer l’investissement publique et de développer les services publics, seule réelle garantie d’égalité des citoyens. Face au patron, les salariés doivent bénéficier de nouveaux pouvoirs comme un droit de véto suspensif au sein des conseils d’administration. Ils doivent pouvoir préempter la reprise de leur entreprise en cas de faillite. Cette alternative que nous mettons en débat est en parfaite divergence avec la politique du gouvernement EELV-PS. Avec la loi « made in MEDEF », c’est l’accélération de l’asservissement du salariat et de la société toute entière au profit d’un capitalisme financiarisé. Au contraire, le PG et le Front de Gauche travaillent à l’émancipation du salariat et de toute la société en voulant rendre le pouvoir au peuple. Car nous devons prendre le pouvoir, c’est le seul moyen pour nous de briser nos chaînes. C’est pourquoi, avec le Front de Gauche, le PG organise des assemblées citoyennes afin de débattre et de lutter contre ces politiques qui nous assassinent. Prendre le pouvoir, c’est mettre un coup de balai dans nos institutions. Luttons pour une VIème République véritablement sociale et démocratique, dans laquelle le peuple s’implique concrètement dans la mise en œuvre des lois et des politiques publiques. Le PG, avec le front de Gauche, appelle à une marche citoyenne pour une VIème République le 5 mai prochain. Les mouvements comme celui des ouvrières de Lisi II vont se multiplier. La lutte sera dure et le Parti de Gauche sera de toutes les batailles.

Commentaires

Les Commentaires sont clos.