Austérité : pour quoi et pour qui doit-on souffir ?

Dans les médias le brave citoyen n’a qu’a se faire une raison : « c’est la crise ». Une crise de plus générée par le capitalisme. Si à gauche nous devrions nous entendre sur la cause : le système, les solutions proposées sont divers. Les têtes pensantes de la droite comme de gauche social-démocrate considèrent que la crise est un moment passager dont le système pourrait sortir indemne par une bonne purge d’austérité. Nous faisons une toute autre analyse :

La réalité, c’est un système capitaliste dans l’impasse

Le système capitaliste a toujours vécu de crise en crise. Maintenant il se trouve devant deux défis.

Premièrement le déclin des grandes puissances capitalistes. Cela se traduit par des atteintes de plus en plus violentes à la paix dans le monde, par des déficits budgétaires qui aggravent l’instabilité financière : crises des subprimes, krach de 2008, multiplication des conflits régionaux et révolutions.

Deuxièmenent le capitaliste touche aux limites de l’écosystème par l’atteinte aux ressources de la planète, finies par nature.

Le gouvernement social démocrate actuel est incapable de remettre en cause cette marche au désastre, ni même de penser un changement

Son ralliement au Traité Européen non renégocié, l’aggravation des politiques d’austérité en Europe et l’allégeance au productivisme sont les expressions d’une politique de capitulation qui se traduit par une baisse des coûts du travail, des coupes dans les dépenses publique, la stagnation des salaires, la hausse de la TVA.

L’austérité est une vis sans fin qu’il faut briser

La construction européenne est au service des politiques austéritaires.

Une vis sans fin écologique. En effet la baisse des dépenses publiques interdit les investissements nécessaires à la transition énergétique et la réorientation écologique de l’économie, à savoir le maintien des grands projets inutiles, le maintien du nucléaire, l’exploitation du gaz de schiste.

Une vis sans fin économique. En effet la coupe sans fin dans les dépenses publiques et la protection sociale déprime l’activité, à savoir la baisse des recettes fiscales , les déficits cumulés, de nouveaux plans d’austérité, la récession.

Une vis sans fin sociale. Une part croissante de la population plus particulièrement féminine est dans la pauvreté, et on fait le triste constat suivant : la liste des sans logis grossit, les soupes populaires et les épiceries sociales se développent, l’accès aux soins, au chauffage, et à l’électricité est un combat quotidien, la jeunesse est contrainte de s’endetter dès ses années d’études, l’espérance de vie en bonne santé recule.

Une vis sans fin géostratégique. L’adoption de modèles économiques donnant la priorité à l’exportation favorise les concurrences entre territoires. La multiplication  des transports de marchandises démultiplie les émetteurs de gaz à effet de serre. Les puissances capitalistes luttent pour contrôler les ressources ce qui provoque des tensions géopolitiques menaçant la paix.

Une vis sans fin politique. Les choix austéritaires des écologistes et du parti socialiste conduisent à se couper de la base sociale et militante. C’est la déception des attentes populaires. C’est l’affaiblissement du gouvernement face au MEDEF. C’est la spirale infernale à savoir rompre avec le reste de la gauche pour gouverner avec certains secteurs de la droite, mais aussi confier le pouvoir à des technocrates sans légitimité démocratique.

 

Cette austérité est décidée et appliquée par une oligarchie qui doit être renversée

La concentration des richesses est de plus en plus importante dans les mains de moins en moins nombreuse. La France détient le double record d’une part celui du nombre de millionnaires en Europe et d’autre part celui du nombre de pauvres 9 millions Le capitalisme contemporain financiarisé et actionnarial entraine une concentration inédite incompatible avec l’intérêt général. C’est le pouvoir discrétionnaire des actionnaires et l’appropriation capitaliste des médias.

Une corruption continue des élites par l’argent est de rigueur. Ce sont le pantouflage des hauts fonctionnaires, le mercantilisme de l’expertise scientifique, les avantages donnés aux 600 hauts fonctionnaires qui touchent des payes supérieures à celle du Président de la République les excès de la décentralisation combinée au cumul des mandats.

Cette caste ne veut plus rendre le pouvoir au peuple. Elle transcende les clivages politiques traditionnels. Les oligarques sont insubmersibles à chaque élections. En 2012 on a changé de Président mais pas de régime. Le mot d’ordre est « place au peuple » pour renverser cette oligarchie.

Notre ambition  gouvernementale doit être affirmée

Les sociaux démocrates vont dans la mauvaise direction Leur programme est à prendre ou à laisser. Le PG est dans l’opposition de la politique menée par le gouvernement actuel. L’aile gauche du Parti socialiste estime possible le redressement du vieil outil depuis l’intérieur. C’est une illusion pour la gauche du PS car ils sont pris dans une discipline majoritaire.

Il faut sortir de l’Europe austéritaire

L’union européenne est maintenant totalement soumise à une logique de confiscation de la souveraineté économique et budgétaire des Etats membres par des institutions illégitimes et non élues à savoir la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne. L’Europe est incapable d’affronter la finance, elle témoigne d’une incapacité à résoudre la crise de l’euro. L’éclatement de la zone euro reste un scénario possible.

Le gouvernement du Front de Gauche refuserait d’appliquer l’euro tel qu’il est. C’est la désobéissance européenne qui servirait de levier pour changer l’Europe d’orientation. L’Europe ne peut pas fonctionner sans la France et beaucoup de pays dits « du Sud » trouveraient en la France un représentant fort.

L’instabilité économique et politique s’aggrave

Les tentions des rapports sociaux se développent. La stratégie des forces dominantes se radicalise et se transforme par le dénigrement du peuple, la remise en cause de sa souveraineté.  L’affirmation de l’idéologie sécuritaire et la volonté de détourner le mécontentement vers des boucs émissaires se traduisent par la propagation de la xénophobie, du racisme, du communautarisme et des formes éthnicistes de régionalisme. L’extrême droite progresse, elle s’en prend spécialement aux organisations du mouvement ouvrier et à l’autre gauche. La radicalisation de la droite française se manifeste par un rapprochement idéologique. Elle se traduit par la remise en cause du droit des sols, par la préférence nationale, par la remise en cause de l’IVG. La volonté de désistement réciproque UMP-FN commence à faire son apparition

La lutte contre l’extrême droite est la lutte contre l’austérité

Le Front National est le parti le plus austéritaire. Il préconise la baisse du nombre des fonctionnaires pour combattre le déficit. Il se proclame le garant de la souveraineté nationale en combattant les syndicats et en divisant nos concitoyens.

 

Le Front de Gauche est la deuxième force politique à gauche . Il a totalisé 4 millions de voix. Le Front de Gauche est à la fois un appui pour les luttes de résistances et l’outil d’une alternative.

Commentaires

Les Commentaires sont clos.