UE et Hollande : l’austérité comme unique horizon

L’Assemblée Nationale et le Sénat viennent de voter en première lecture la loi permettant la ratification du TSCG, plus connu sous le nom de traité Merckozy, tout en poursuivant l’adoption de la loi organique relative à la gouvernance des dépenses publiques qui inscrit la règle d’or dans le marbre de la République. Avec le mécanisme de stabilité adopté au printemps, c’est l’application du TSCG dans toute sa rigueur qui se met en place.


François Hollande, élu grâce aux voix du Front de Gauche, a choisi de nous condamner à l’austérité perpétuelle et cela de la commune à l’État. Effectivement, toutes les collectivités locales serons soumises aux mécanismes de contrôles financiers et budgétaires qu’impose ce nouveau traité. Le TSCG prévoit le contrôle préalable des budgets de chaque États signataires et de leur exécution. Les critères imposés sont très strictes. Ils exigent des États signataires la réduction de leur déficit à 3 % du PIB, et de leur déicite structurel à 0,5 %. Il s’agit là d’une perte importante souveraineté. En cas de manquement à ces obligations, des amendes automatiques sont prévues et les mêmes recettes que celle imposée à la Grèce, l’Espagne et le Portugal pourraient être appliquées. Ces politiques d’austérité menées par la troïka (FMI, BCE, Commission européenne) dans ces pays et notamment en Grèce, sont catastrophiques. Loin de réduire la dette publique de ces états, ces politiques l’on aggravée, appauvrissant les peuples et brisant les économies.
En France, le projet de loi de finance 2013 s’inscrit déjà dans cette logique. Partout où cela est possible, il a pour objectif la contraction de la dépense publique. La loi d’orientation budgétaire 2013-2017 prévoie de ramener le déficit de la France à 3 % de son PIB, ce qui représente une ponction de 50 milliards d’Euros par an. C’est autant d’investissements de moins dans l’école, la santé, la protection sociale, les services publics. Le gouvernement PS-EEVL vient de mettre à jours sa trahison par les faits : il s’apprête à mettre en œuvre la politique voulu par Nicolas Sarkozy et Angela Merckel. Ce dernier renonce petit à petit aux engagements de campagne du Président de la République, pourtant déjà bien maigres. D’ailleurs, l’un des premiers engagement de François Hollande n’était-il pas de renégocier le traité ? Il n’en a rien été, pas une virgule n’a bougée. Le plan de croissance soit disant arraché par notre nouveau Président est en deçà du plan de relance Brésilien !.Et une partie des fonds de ce plan étaient déjà crédités avant même l’élection de Hollande. Ils ont menti au peuple de France. L’ensemble des députés et sénateurs de gauche ayant voté ce traité sont aujourd’hui comptables devant la République et le peuple des conséquences des politiques socio-économiques qui vont en découler. Ils ne pourrons pas se dédouaner de leur acte car ils ont déjà devant les yeux les larmes de ces peuples qui souffre de la violence de plans d’austérité imposés les un après les autres par des instances idéologiques dépourvues de toutes légitimité populaire. Le traité donne à ces instances un rôle prépondérant : ce sont la BCE, la Commission européenne et le FMI.
En conséquence, il est temps pour chacune et chacun d’entre nous de prendre ses responsabilités de citoyenne et de citoyen. Nous devrons nous opposer partout où nous le pourrons à l’application concrète de ce traité, c’est à dire à la baisse généralisée de dépenses publiques vitales à l’intérêt général et qui ne manquera certainement pas de compresser l’activité économique de notre pays. Nous devrons nous battre pour nos services publics et dans les entreprises. Nous devrons nous battre, certes, pour ce qu’il reste de nos acquis, mais aussi pour de nouveaux droits. La restauration de la République et de la souveraineté du peuple est à l’ordre du jour. De même, la construction d’une alternative européenne au dogme néolibérale avec nos partenaires de la Gauche Européenne n’a jamais été aussi nécessaire. Nous opposons l’Europe solidaire des peuples à celle des marchés. Nous avons un outil, c’est notre programme « l’humain d’abord », car c’est bien l’humain que nous mettons au cœur de notre projet politique. Nous avons une démarche, c’est le Front de Gauche, car il a prouvé qu’il pouvait rassembler les énergies et créer les dynamiques promptes à mener le combat. Avec les élu-es, les militantes et les militants du Front de Gauche, battons nous ensemble. Nous créerons les conditions d’une révolution citoyenne qui à l’image de l’Amérique Latine, ballera les partis austéritaires et rendra le peuple de nouveau maître de sa destinée. Comme en Bolivie, au Vénézuela et en Équateur : « qu’ils s’en aillent tous »
Laurent DUPRE, le 16 octobre 2012

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